• Le bien moral peut-il être universalisable, pour mieux vivre ensemble ?

    par Daniel Soulat

    24/03/2024

     

    I/ Introduction : Un peuple se caractérise par une identité culturelle, différente selon les pays, principalement déterminée par la langue, la religion, les mœurs (manière de vivre, pratiques, us et coutumes, traditions), associées au système de valeurs, de croyances et de ses lois. Ne pas faire de mal à autrui est un principe fondamental commun à toutes les cultures, à toutes les religions, il est indispensable à la vie en société. C’est le bien qui sera évoqué, et non le Bien exprimé dans la religion, le Bien est en général incarné par Dieu.

    Le bien a des définitions multiples, une proposition serait de retenir celle-ci : Le bien est ce qui est l’opposé du mal, il possède une valeur morale qui a de la probité, et de la vertu. Nous aborderons les différentes ‘’Ecoles morales’’ , elles permettent la transmission du bien au plus grand nombre, afin de veiller à l’intérêt public, pour mieux vivre ensemble au quotidien.

     

    II/ Religions: La ‘Règle d'or’ est une éthique de réciprocité, dont le principe fondamental est énoncé sous deux formes, dans presque toutes les grandes religions et cultures : 1- « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse », 2- « Traite les autres comme tu voudrais être traité ». Ces formes de morales universelles se retrouvent aussi bien, dans les préceptes philosophiques de l'Égypte antique et de l'Antiquité grecque (VIIe siècle av J-C) Thalès 1- « Evite de faire ce que tu blâmerais les autres de faire », que dans les religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme...), proche-orientales ou occidentales (judaïsme, christianisme, islam).

     

    III/ Philosophies : La mise en jeu de l’Ethique d’Aristote consiste à faire ce qui est bien. Les Lumières, au XVIIIe siècle appellent  ‘Règle d’or’ 1- « Ne pas faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas subir soi-même », et soulignent son caractère universel.

    Pour un épicurien, le bien consiste en un usage raisonné des plaisirs, pour un stoïcien dans l’exercice de la vertu, pour Kant, le bien consiste à agir selon des principes universalisables.

     

    IV/ Constitution 22/8/1795 : Article 2. - Déclaration des droits et devoirs de l'homme et du citoyen : Tous les devoirs de l'homme et du citoyen dérivent de ces deux principes, gravés par la nature dans tous les cœurs : 1- Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît.  2- Faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. Le premier est clairement un principe  de respect mutuel, condition pour vivre en société, le deuxième  est un principe altruiste de base, pour vivre ensemble.

     

    V/ Conditions de réussite : Ne pas oublier que l’on est tous différents mais semblables, ce qu’on aimerait que les autres fassent pour nous, n’est pas forcément ce que les autres aimeraient qu’on fasse pour eux. Il y a donc à prendre en compte la valeur de tolérance et de respect de la différence, la seule valeur qui puisse garantir la coexistence pacifique, en dépit de la diversité des croyances, et permettre l’enrichissement mutuel, cf Claude Lévy Strauss dans ‘La diversité des Cultures’.

     

    VI/ Comment le Sacré est-il passé dans le Profane ? Le sécularisme apparaît comme une tendance à transférer la plupart des valeurs sociales, du domaine du sacré à celui du profane. Il conduit à la désacralisation d'un large domaine d'activités, dont celle de l'organisation sociale. Dans le cadre d’une éthique humaniste, faire le bien c’est agir individuellement et collectivement, de façon à créer les conditions permettant la vie, la santé, la dignité, la sérénité, la liberté, pour chacun. Agir ainsi, suppose une intentionnalité visant à respecter et, si besoin, à défendre les valeurs humaines. Faire le mal c’est l’inverse, c’est détruire intentionnellement l’humanité en l’homme. Le bien, ainsi défini, n'est pas spontané, il demande des actes sous-tendus, par une intentionnalité individuelle, soutenus par des lois et des institutions politiques.

     

    VII/ Le bien et la Liberté : Rappel l’Article. 4. de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen 26/8/1789 « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », ceci est  repris dans La charte des droits et devoirs du citoyen français 2012. Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme, n'a de bornes, que celles qui assurent aux autres membres de la société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. Pour indication l’Article. 5 26/8/1789 - La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.

     

    VIII/ Le bien et le devoir : Quand faire le bien consiste à éviter ou à empêcher que se produise le mal, il constitue une obligation incombant à tous les membres d’une société. L’accomplissement du devoir, est toujours accompagné d’un sentiment de bien être, dans beaucoup de conceptions morales, bien agir et bien être sont en définitive solidaires.

     

    IX/ Le savoir vivre : Nous connaissons le terme « savoir-vivre » sous de nombreuses autres appellations : politesse, civisme, bonne manière, bienséance. Le savoir-vivre est un code, établissant l’adaptation d’un comportement particulier, lors d’une situation précise. C’est un code appliqué depuis que le monde est monde.

    Comment se présente le savoir-vivre ? Chaque pays possède ses propres règles de bienséance. Toutefois, peu importe la culture, chacun se doit de toujours respecter les règles de savoir vivre. Vous devez donc toujours faire preuve de civisme,

    Les règles de savoir vivre : où les apprend-on ? Les bonnes manières s’apprennent dès le plus jeune âge. Les premiers à initier le civisme aux enfants sont leurs parents. À ces derniers d’apprendre leur progéniture à saluer, à dire merci ou à dire au revoir.

     

     X/ La bienséance : Ce qu'il convient de dire ou de faire dans une société.  Elle se définit comme la capacité à se conduire de façon appropriée, dans un contexte social et culturel donné, et à interagir convenablement  avec les autres personnes présentes. La bienséance est prévue d’être apprise aux enfants à l’école, à travers des cours appelés  « éducation civique et morale ». Ces cours apprennent aux enfants à devenir de bons citoyens.

     En droit, les règles de bienséance reposent sur un code de bonne conduite. Elles ne s'imposent que dans les rapports individuels, et traduisent une marque de respect. Elles ne font pas l'objet d'une sanction étatique, mais d'une sanction morale et collective. La société réprouve le non-respect des règles de bienséance.

     Que vous veniez d’un pays de l’Occident, d’Asie ou d’Afrique, il existe des codes communs à toutes les sociétés. Lorsque vous vous trouvez dans une société présentant des normes différentes des vôtres, la bienséance est de faire comme ils font. Voir la charte.

     

    XI/ L’altruisme :  Il se trouve que les philosophes parlent d’altruisme, qu’ils définissent comme le souci désintéressé du bien d’autrui, une motivation dont la finalité est d’accroître le bien être d’autrui, ce qui n’est pas différent de la bienveillance, terme issu du latin benevole, « vouloir le bien de l’autre ». Si nous la pratiquions, tout irait bien en ce monde. Ne sommes-nous pas plus heureux lorsque nous faisons bien les choses, et apportons du bien aux autres ? Il conduit à maintenir notre paix intérieure et à la cohérence avec nos valeurs.

     

    XII/ Pour conclure : Les deux ‘Règles d’or’ (1 et 2) nous encouragent  à faire le bien à tous, et c’est avant tout donner, mais sans rien attendre en retour. Si nous commencions par nous unir autour d’elles, la société et l’humanité s’en porteraient beaucoup mieux, cela passe par la bienveillance, le savoir vivre, la bienséance, le bien agir, et l’altruisme, ensemble  à inclure dans son éthique de vie.

    La définition du bien, semble dépendre de la coutume, de la tradition, de codes, de conventions,  davantage que d’une loi naturelle qui serait commune à tous les hommes, de sorte que l’ambition d’établir des vérités morales universelles, comme il existe des universalités des langages scientifiques ou mathématiques, paraît vaine. Le discernement du bien et du mal est la base de l’éducation pour bien vivre ensemble, ainsi que les valeurs pour construire son parcours de vie, avec l’idée que tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité, mais sans oublier que nous ne sommes pas égaux, ni en fait ni en valeurs.

    L’anthropologue et ethnologue français, Claude Lévi-Strauss faisait à l’UNESCO en 1971, dans son second discours « Race et culture », il mettait en garde d’avoir une uniformisation de la culture au niveau mondial, et soulignait la nécessité de protéger la diversité culturelle.          A condition de s’immerger avec un esprit ouvert, il est possible, sans sacrifier son identité, d’intérioriser une autre culture.

     

    Nota : Comme le dit Abdennour Bidar dans son livre ‘Plaidoyer pour la Fraternité’ : « D’abord voir ce qui nous est commun, avant de voir ce qui nous diffère. Au delà de nos différences, il y a des choses qui peuvent nous rassembler ».

    Ma remarque : Ceci nous  permettrait en premier lieu, de coexister.        

    « Le langage humoristique, subtil, pertinent, maladroit, provocateur, que révèle-t-il ?Se cultiver au café débat, quelles relations, quels intérêts, peut-on en tirer des enseignements ? »

  • Commentaires

    1
    Pierre M.
    Mardi 26 Mars à 15:16

    Ce texte, très documenté, mériterait débats.

    Bien que d’accord sur l’essentiel je voudrais seulement y apporter dès à présent trois petites objections.

    1) Certes le bien moral peut être considéré comme une norme guidant les actions d’une société donnée. Mais toutes les sociétés ont-t-elles les mêmes normes ?

    Sur ce sujet s’opposent au moins deux grands penseurs. Si Kant en est convaincu,

    Nietzsche en rejette l’idée au motif que les normes morales étant des créations humaines, elles varient selon les lieux et les temps.

    Une position intermédiaire, celle de Habermas « père » de l’éthique de la discussion est que les normes morales peuvent être définies et validées au terme d’un dialogue rationnel, ouvert et égalitaire entre parties prenantes.

     

    2) L’éthique de la réciprocité suppose au départ que l’on considère l’Autre comme un autre Soi-même. Aussi bien les Grecs que les Romains ne considéraient pas comme tels leurs esclaves. Ni les musulmans et les chrétiens il n’y a pas si longtemps. Alors le rôle des religions peut laisser sceptique.

     

    3) Notre société a connu d’autres formes d’éthique, par exemple l’utilitarisme (dont le système capitaliste est très redevable) : très schématiquement il s’agit de maximiser le bien-être du plus grand nombre. Et qu’importe si certains sont laissés sur le bord du chemin.

    2
    Pierre M.
    Mercredi 27 Mars à 16:46

    4) J’ai oublié d’insister sur un quatrième point que m’avait rappelé Claude Debru, philosophe et épistémologue des sciences de la vie (il faut rendre à César...) : la précarité des valeurs. C’est ce qu’enseignait dans ses cours son maître le grand philosophe, Georges Canguilhem. Pacifiste convaincu, il n’hésita pas à s’engager dans le Résistance. C’était un choix entre deux valeurs, un conflit entre valeur et hiérarchie des valeurs. Mais une valeur ne correspond à rien d’existant. La tentative de la traduire dans des réalités peut échouer. Ce sont les politiques qui doivent trancher.

    On retrouve ce conflit à tous les niveaux : faut-il protéger la nature ou nourrir la population ? Et il se pose  de façon dramatique dans les conflits qui ravagent le monde actuel.

    3
    Daniel
    Vendredi 29 Mars à 18:33

    bonjour Pierre

    lorsque tu poses la question : Mais toutes les sociétés ont-t-elles les mêmes normes ?

    je pensais avoir décrit la situation au sujet des valeurs différentes selon les individus, mais un débat en réunion serait plus facile pour dialoguer sur ce sujet.

    4
    Laurent
    Dimanche 31 Mars à 10:22

    Heureusement, le débat sur la nature est en train de se résoudre ! Il y a eu beaucoup d'enfumage sur ce point de la nature pour réintroduire du manichéisme qui n'existe justement pas dans la nature.

    La caractéristique de la science est de sortir du manichéisme et cela ne porte pas atteinte à autrui, bien au contraire. Le manichéisme n'a pas beaucoup de sens en soi en sciences, si ce n'est d'entrer structurellement en guerre sans arrêt. En sciences l'autre est un autre intéressant dit exotique qui permet de s'évader de soi-même. A chacun de voir si il souhaite rester prisonnier de lui-même?

    5
    Laurent
    Dimanche 31 Mars à 10:35

    Un autre fait majeur très universel en sciences pour le bien de l'autre ou de soi comme expliqué précédemment est une économie respectueuse des libertés de chacun. Sans cela on ne voit pas l'autre donc comme expliqué dans le post antérieur on est très prisonnier de soi-même.

    L'économie respectueuse des libertés de chacun s'appelle la mercatique de la segmentation de marché qui peut être considérée comme respectueuse des libertés individuelles dans la mesure où elle reconnaît et répond aux divers besoins et préférences des consommateurs de manière plus précise et ciblée. Plutôt que d'imposer des produits ou des messages standardisés à un marché homogène, cette approche permet aux individus de choisir parmi une gamme de produits et de services mieux adaptés à leurs besoins spécifiques.

    La mercatique de la segmentation de marché, également connue sous le nom de segmentation marketing, est une stratégie qui consiste à diviser un marché en groupes homogènes de consommateurs ayant des besoins, des préférences et des comportements similaires. Cette division permet aux entreprises de mieux cibler leurs efforts de marketing et de personnaliser leurs produits, leurs messages et leurs stratégies de vente pour répondre aux besoins spécifiques de chaque segment.
    Les segments de marché peuvent être définis en fonction de divers critères, tels que la démographie (âge, sexe, revenu, etc.), la géographie (lieu de résidence, région, pays, etc.), le comportement d'achat (habitudes d'achat, fidélité à la marque, etc.), les caractéristiques psychographiques (valeurs, modes de vie, personnalité, etc.), ou même des facteurs spécifiques à l'industrie ou au produit.
    Une fois les segments identifiés, les entreprises peuvent adapter leurs stratégies de marketing mix (produit, prix, distribution, communication) pour répondre de manière plus efficace aux besoins et aux désirs de chaque segment. 

    Evidement c'est la science de l'autre la mercatique de la segmentation de marché, c'est ainsi que l'on est jamais prisonnier de soi-même en sciences. C'est tout l'intérêt des sciences. Merci.

    6
    Laurent
    Dimanche 7 Avril à 19:04

    Un petit ajout concernant le revival du manichéisme, alimenté parfois par le débat sur le réchauffement climatique, engendrant des conflits dépourvus de base scientifique solide. Cela renforce cette tendance, rappelant la haine ciblée comme par exemple celle dirigée contre les juifs durant la Seconde Guerre mondiale qui trouve déjà ses racines dans le manichéisme historique. Cette idéologie, en produisant à nouveau des sentiments de misanthropie ciblée, peut mener à des guerres. En revanche, la science enrichit notre savoir et permet de distinguer les concepts scientifiques des approches manichéennes dans les médias, prévenant ainsi la propagation de la misanthropie.

    Cependant, le mélange des genres complique mais existe. Maurice Strong est reconnu pour son rôle précurseur dans la diplomatie environnementale, via Hanne Strong et de la Fondation Manitou, selon ses propres écrits (History of the Manitou Foundation) qui illustrent l'impact des croyances spirituelles sur les actions humaines, ainsi que leur implication dans le développement de la région de Crestone, Colorado, en tant que centre spirituel interconfessionnel. Son rôle dans l'organisation de la Conférence des Nations unies sur l'environnement humain en 1972 à Stockholm a été particulièrement remarquable. Cette conférence, souvent appelée la première Conférence des Nations unies sur l'environnement, a été la première réunion mondiale de haut niveau sur les questions environnementales, jetant les bases de la gouvernance environnementale internationale moderne et du GIEC, créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

    Il est à noter, une vision manichéenne, récemment ravivée, favorise une approche préjudiciable pour les plus démunis, ceux-ci constituant historiquement le fond de commerce du manichéisme et générant un effet d'aubaine pour ceux qui en profitent. En effet, les démunis constituent le fond de commerce du manichéisme, leur existence alimentant aussi le cycle de vie de cette idéologie ce qui génère un effet d'aubaine pour ceux qui en profitent.

    C'est en omettant ou en déformant des informations scientifiques, en instrumentalisant des questions, que la misanthropie actuelle est nourrie. Si le manichéisme produit de la pauvreté ou des guerres, il produit aussi des sentiments de misanthropie. La science, en revanche, favorise l'augmentation du savoir. Malgré tout, la manière dont les sujets scientifiques sont introduits peut souvent devenir une source de misanthropie si ils sont mal traités ou présentés de manière partiale.

    7
    Laurent
    Dimanche 7 Avril à 19:42

    Un commentaire de l'IA pas banal par rapport au post précédent sur la nature et le manichéisme au centre :

    "On peut voir cela comme une forme de géocentrisme modifié, qui replace la Terre au centre de l'attention, non seulement physiquement mais aussi conceptuellement."

    8
    Laurent
    Lundi 8 Avril à 22:25

    Enfin, afin de compléter l'analyse précédente, sous une lecture plus historique, sur la toxicité du manichéisme, on peut aussi voir la guerre comme une recette heureusement assez bien connue grâce à de nombreux faits historiques. Il suffit de répondre à la question : "Où la guerre prend-elle sa source historiquement?"

    Elle est décrite très souvent dans l'Histoire comme provenant du manichéisme, l'épicentre d'une mise en opposition. Si les exemples historiques sont assez innombrables, ce n'est hélas pas le seul détonateur.

    Le second détonateur est la pensée magique ou le revival du géocentrisme, où le savoir n'est plus infini selon l'IA qui analyse un retour au géocentrisme déjà connu sous Galilée d'après le post précédent : la science de la certitude finie l'emporte sur l'innovation infinie. On entre dans l'anti-modernisme, ce qui enrichit le sentiment de claustrophobie terrestre ou de tension terrestre doublement propice aux guerres. Manichéisme et géocentrisme sont les deux détonateurs les plus puissants de la guerre respectivement, sous l'égide de la sclérose du savoir qui est désormais fini, et sous le règne de la chaîne alimentaire sublimée dans la maxime "les perdants font les gagnants". Ceci met en lumière la recette de la guerre où comment la vision binaire du monde alliée à une pensée magique finie peuvent nourrir un sentiment de confrontation et de tension, favorisant ainsi les conflits armés.

    Heureusement, la science n'est pas manichéenne, elle est inversement synonyme d'infini ou de prédictibilité de phases donc de paix, ce qui est tout à fait propice à autre chose allant éventuellement jusqu'au principe de terraformations futures. L'infinitude du savoir est un principe puissamment anti-guerre qui sait aussi remettre en question "le principe d'enfanter plus pour gagner plus face à l'ennemi" mais au profit d'études démographiques scolaires censées prévoir ou analyser le bénéfice éventuel de décroisances d'une natalité, avec l'usage du préservatif. La machine produit, le produit est la monnaie redistribuable au pauvre ou handicapé, c'est le rendement ou le gain organisationnel qui éloignent du nazisme.

    Hélas, comme aperçu précédemment, le manichéisme est un modèle qui vise au contraire un profit sur l'ennemi. C'est bien l'autre moitié de l'humanité qui est le fond de commerce du manichéisme. Le manichéisme consiste à maintenir un taux de pauvres car leur existence alimente aussi le cycle de vie de cette idéologie qui génère un effet d'aubaine parfait pour ceux qui en profitent : les perdants font historiquement les gagnants dans cette idéologie. "Les perdants font les gagnants" est aussi la maxime romaine "vidi, vini, vinci" traduction de la réussite de l'empire romain, calqué sur la nature ou la chaîne alimentaire jusqu'à sa transformation ou sublimation dans d'autres modèles culturels souvent plus ou moins inconscients.

    À titre probant du manichéisme, on retrouve cet anti-modernisme dans le mémorial des poilus de la Première Guerre mondiale "Chronique n°7 : Un désir de guerre ?" Des intellectuels qui propulsent la guerre : "Péguy la recommande pour en finir avec la société moderne où on ne croit plus à rien." Le paléontologue, le père Pierre Teilhard de Chardin : « La guerre rend libre. » etc. [https://www.lozere.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Elections-et-citoyennete/Centenaire-de-la-Premiere-Guerre-mondiale/Chronique-14-18-de-l-Office-national-des-anciens-combattants-ONAC/UN-DESIR-DE-GUERRE]

    À titre probant du géocentrisme, on ne présente plus l'écocentrisme ou l'écofascisme qui alimente la Seconde Guerre mondiale à travers les agronomes Richard Walther Darré ou Himmler... La misanthropie, le manichéisme, vise alors les juifs, une haine qui trouve déjà ses racines dans le manichéisme historique, le "vidi, vini, vinci" calqué sur la chaine alimentaire dans la nature.

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