• par Jean-Jacques

    1er juillet 2020

     

    Il n'est pas d'usage, au Café-Débat, de parler de politique. Je voudrais cependant aborder ici cette question de manière détournée, en commençant par vous raconter une petite anecdote.

    En Alsace, un cousin éloigné est maire de son petit village (600 habitants) depuis 2014. Il vient d'être réélu en mars, sans étiquette. Peu après son élection, il a reçu d'un grand parti de droite un appel téléphonique dans lequel on lui demandait, après quelques précautions d'usage, si, malgré son positionnement sans étiquette, il se sentait plutôt de droite ou de gauche. Il a répondu qu'il avait été élu pour gérer la municipalité, pas pour faire de la politique. Son interlocutrice a insisté, arguant du fait que dans un tract de campagne il affichait un programme d'action très voisin des objectifs du grand parti de droite en question. Un peu énervé, il lui a demandé en quoi cela l'intéressait, et elle a fini par cracher le morceau : elle interrogeait tous les maires « sans étiquette », pour leur demander s'ils voyaient un inconvénient à se dire de droite, même sans l'afficher publiquement, ce qui permettrait à l'antenne alsacienne du Grand Parti de dire en toute honnêteté à la presse qu'en Alsace, la majorité des maires étaient de droite, à part Strasbourg, curieuse petite île verte dans un océan de bleu...Il a bien sûr refusé, tout en lui posant la question de fond : « D'après vous, quelle est la différence entre la droite et la gauche ? Et le Centre ? » Grand silence à l'autre bout du fil... Cette remarque n'était pas prévue, la discussion s'est arrêtée là.

    Après réflexion, j'ai cherché à répondre moi-même à la question que mon petit cousin a posée, et je m'aperçois que ce n'est pas si évident que ça. Alors je vous la pose : sans regarder Wikipedia ni Google ni Qwant ni rien du tout, dites quelle est, selon vous, la différence essentielle ou fondamentale entre Gauche, Centre, Droite dans une démocratie prônant les « valeurs républicaines » ?

     


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  • par Pierre MARSAL

    Aujourd’hui, mardi 2 juin 2020, à midi, doit sortir en France l’application numérique StopCovid, destinée à repérer la circulation du virus dans la population.

    Une grande première ? Pas si sûr : on ne fait que reproduire le système des crécelles qui, au Moyen-Age, avertissaient les populations du passage de personnes infectées par la peste ou la lèpre.

     En fait cette pandémie nous fait redécouvrir des gestes et de coutumes ancestrales. A se demander si l’on ne cherche pas plus à reproduire des rites sociaux que de viser l’efficacité.

     On peut en effet reprendre une à une toutes ces mesures et les comparer avec les pratiques du passé.

    - Les masques ? Nous avons tous vu ces curieuses gravures représentant les médecins et les apothicaires de ces temps reculés, portant de curieux masques en forme de becs d’oiseaux, emplis de substances susceptibles de détruire les miasmes pestilentiels (vinaigre, onguents, herbes diverses, thériaque galénique et même poudre de peau de vipère !).

    - Le confinement social : il était depuis longtemps utilisé contre les épidémies, même les épidémies de la pensée : ainsi Spinoza, maudit pour ses idées par sa communauté, fut interdit d’approche à moins de 4 coudées de lui (environ 2 mètres). Pour les personnes physiquement atteintes furent créés les lazarets. A notre époque moderne on utilise les centres de vacances ou les hôtels. Petit progrès tout de même : on est passé de la quarantaine à la quatorzaine. Ça a au moins enrichi le vocabulaire !

    - La ségrégation : ce sont évidemment toujours les autres les coupables. Jadis c’étaient les Juifs. Aujourd’hui ce furent d’abord les Asiatiques à être suspectés, mais aussi tous les passeurs de frontière. Mais aussi des voisins qui, pour une raison ou une autre, auraient pu être des vecteurs du mal (certaines infirmières furent victimes de vindicte de voisinage).

    - Les tests : aujourd’hui on utilise des écouvillons. Jadis on détectait les sorcières de façon analogue en enfonçant sur toutes les parties du corps des pauvres femmes suspectées – sur simple dénonciation -- de commerce avec le Diable, de longues aiguilles métalliques. Si elles ne saignaient pas ou ne ressentaient aucune douleur c’est qu’elles étaient protégées par le démon. Alors on les brûlait.

    Une seule chose est proscrite : plus de processions de pénitents. Mais il reste Internet pour permettre une expression collective d’inquiétudes individuelles.

     

     


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  • par Pierre MARSAL

     

    L’économie en tant que science est concernée dans tous les actes de la vie individuelle et collective dès lors que « l’individu maximise quelque chose », comme l’écrivait Edward Lazear, économiste américain contemporain cité par André Orléan. Bien-être, santé, loisirs, que chacun d’entre nous cherche évidemment à maximiser, sont donc particulièrement concernés. Surtout en cette période où l’irruption brutale de la Covid-19 provoque un choc sanitaire et économique.

    Les gazettes, les médias, fourmillent en ce moment de doctes considérations sur ces sujets. Il n’est donc pas question d’y revenir ici. Attachons-nous seulement à examiner ce que cet événement nous révèle sur la hiérarchie des valeurs à prendre en considération.

    Un des fondements théoriques – pas le seul – de l’économie néolibérale dominante aujourd’hui est ce qu’on appelle le marginalisme. En rupture avec les « classiques » (Ricardo, Marx) qui estimaient que la valeur d’une marchandise réside dans le travail qu’elle a nécessité, les tenants de cette école, dont le français Walras fut un des pionniers, fondent la valeur des choses sur leur utilité.

    Dans le désert un verre d’eau a plus de valeur qu’un lingot d’or. Et cette utilité décroit à mesure que la quantité s’accroît. La rareté est un des paramètres de cette utilité : une ressource pléthorique ne vaut rien (on ne paie pas l’air que l’on respire), une ressource très rare est très coûteuse. D’où cette idée que la valeur d’un bien dépend des dernières unités disponibles. D’où ce nom de « marginalisme » : les marginalistes ne raisonnent pas sur les quantités globales, mais sur les quantités additionnelles (ou supplémentaires ou marginales). Et cette façon de procéder favorise le calcul : la quasi-totalité des modèles micro et macroéconomiques utilisés comme aide aux décisions de politique d’entreprises ou d’Etats sont fondés sur cette problématique. Si les calculs sont souvent complexes, l’idée est très simple : tant qu’un euro investi ou dépensé dans une production rapporte plus d’un euro, on continue à produire. S’il rapporte moins on arrête. Pour employer le jargon consacré : l’optimum est atteint lorsque le coût marginal est égal au produit marginal.

    Cette logique est redoutable. Ainsi la valeur d’un chômeur, ressource excédentaire, est nulle. Un chômeur ne vaut rien. S’il est indemnisé ce n’est pas pour des raisons économiques (en dehors de fait que s’il ne produit pas il peut consommer si on lui en donne les moyens), c’est tout simplement pour des raisons éthiques : sous la pression de forces sociales et morales, les pouvoirs publics, perturbant le fonctionnement « naturel » des marchés, ont pris peu à peu à leur compte ce qui dans le passé ne relevait que de l’assistance ou de la charité.

    Désolé pour ce détour un peu trop théorique, même s’il est très schématique. Imaginons que chaque travailleur soit rémunéré en fonction de son utilité. Pour calculer celle-ci il suffit de mesurer ce qu’il en coûte de renoncer à l’emploi considéré : combien coûte à la société un jour de grève d’un cheminot, ou la suppression d’un poste d’infirmière, ou la vacance d’un emploi d’éboueur. On verrait qu’un cheminot vaut plus qu’un cadre de son entreprise, une infirmière beaucoup plus qu’un tradeur, un éboueur bien plus qu’un PDG d’une entreprise du CAC 40 ! En tout cas si l’on demeure dans la logique de l’utilitarisme.

    Quand donc verra-t-on une manif de la CGT avec des banderoles « rendez-nous un vrai néocapitalisme libéral ! ».

    Plaisanterie mise à part, cette crise révèle à ceux qui n’en avaient pas encore conscience, le scandale que constituent ces échelles de rémunération totalement déconnectées de la valeur réellement produite. D’ailleurs que vaut la mesure de cette valeur économique ? Que vaut une vie exprimée en euros ? On a souvent dit qu’un homme qui épouse sa femme de ménage contribue à faire baisser le PIB.

    Et si la seule valeur qui vaille n’était pas la valeur manufacturée, mais la valeur intrinsèque de l’être humain ? Et si l’on rémunérait cette personne en prenant cette valeur en considération ? Des pistes sont proposées comme celle du revenu d’existence. Utopie ? En tout cas si nos dirigeants ne prennent pas en compte ces vérités que nous révèle la crise, passées les conséquences sanitaires immédiates de l’intrusion de la COVID-19, on devra en affronter bien d’autres (emploi, paupérisation, détresses alimentaires, etc.).

     

    Si rien ne change dans la hiérarchie des valeurs reconnues, une crise sociale d’une tout autre ampleur risque bien d’advenir. C’est là un des enseignements qui nous est donné. Ce n’est pas le seul.

     

     


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  •  par Pierre MARSAL

     

    Il y a à peine plus d’un siècle, en 1919, Paul Valéry affirmait « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Plus que jamais ce constat nous revient en mémoire. Sommes-nous en fin de cycle historique ?

    Le moment du capitalisme qui domine la planète – libéral dans les pays démocratiques, monopoliste d’Etat dans les pays centralisateurs comme le fut l’URSS et comme le demeure la Chine – ce capitalisme est-il en bout de course ?

    Après tout ce système n’occupe qu’une toute petite période dans l’histoire de l’humanité, à peine trois siècles. C’est assez dérisoire si l’on compare cette forme de civilisation à d’autres qui nous précédèrent (la plus emblématique étant la civilisation égyptienne antique).

    Il n’est pas facile de répondre à ce questionnement : toutes les civilisations qui nous ont précédés ont souvent subi des chocs brutaux qui ont infléchi leur cours, sans nécessairement remettre en cause leurs fondements. Ainsi distingue-t-on une dizaine de périodes dans la longue histoire multiséculaire de l’Egypte antique. Périodes mais pas anéantissement.

    Qu’adviendra-t-il notre monde capitaliste ? Mutation ? Rupture ? Disparition ? Et pour laisser place à quoi ?

     

    En tout cas aujourd’hui chacun est convaincu que l’après Covid-19 ne ressemblera pas à l’avant. Avec cette épidémie nous entrons dans un nouveau monde, un nouveau siècle : en 2020 nous entrons enfin dans le XXIème siècle. Tout comme l’Europe qui dominait le Monde est entrée dans le XIXème en 1815, comme le Monde est entré dans le XXème en 1918 : l’Histoire a toujours vingt ans de retard sur le calendrier. Observons que ces ruptures, ces mutations (je préfère ce terme) brutales, ne se font pas naturellement, même si les sociétés portent en elles-mêmes les germes de ces changements. Elles sont révélées par des guerres : guerres entre humains dans le passé proche, guerres contre des agresseurs biologiques aujourd’hui. Ce n’est pas un phénomène nouveau : les raisons de l’effondrement des brillantes civilisations méso et sud-américaines – les Mayas par exemple – sont sans doute multifactorielles, mais de toute évidence l’introduction d’agents pathogènes par les envahisseurs européens y a tenu un rôle important.

     

    Pour décrypter cette situation il nous faudrait un nouveau Karl Polanyi, qui, avec la publication de son œuvre magistrale « La Grande Transformation » en 1944, montrait comment est mort le libéralisme économique. Ce système était une construction humaine fondée sur quatre piliers (l’équilibre entre les grandes Puissances, l’étalon-or international, le marché supposé autorégulateur et l’Etat libéral). Le tout contrôlé par un puissant ressort social, la Haute Finance. Ce système a transformé en « marchandises fictives » terre, travail et monnaie et conduit à ne considérer les événements sociaux que sous le seul angle économique. D’où la misère des paysans chassés par le système des enclosures, devenus ouvriers et à leur tour continument exploités. Ce système est mort, l’économie est resocialisée dans un monde globalisé où le néolibéralisme est à son tour en crise.

     

    Cette crise est-elle l’amorce d’un nouveau mode de gouvernance ? Le capitalisme est-il mort ? La bête à la peau dure. Que de fois a-t-on annoncé sa disparition pour le voir réapparaître. On a analysé les évolutions du néolibéralisme (ordolibéralisme de conception allemande), « le nouvel esprit du capitalisme » (Luc Boltanski et Eve Chiapello, 1999), les transformations du capitalisme (capitalisme cognitif : André Gorz, 2003 ;Yann Moulier Boutang, 2007), etc.

    D’autres ont proposé des changements plus radicaux. Pour se limiter à quelques économistes français contemporains, on peut citer Jacques Généreux (pour sortir de la « dissociété » dans laquelle nous vivons, il faut faire décroître la consommation de biens matériels et croître celle de biens relationnels comme l'éducation, la santé, la communication, la culture), Jean-Marie Harribey (on doit « définir un développement radicalement différent de celui qui postule que le bien-être est assimilé à ou apporté par la seule richesse marchande »), Serge Latouche (la notion de développement durable est une antinomie, il faut faire le pari de la décroissance). On aurait garde d'oublier René Passet, pionnier en la matière, lorsque, il y a déjà près d'un demi- siècle, il reprochait à la logique marchande qui domine l'économie contemporaine de réduire les besoins humains à l'expression de la demande solvable (« mieux-être se ramène à plus avoir »). Enfin, les collapsologistes (Yves Cochet, Pablo Servigne) nous promettent la fin d’un monde.

     

    De quoi demain sera-t-il fait ? Nul ne le sait. Mais il ne sera pas la continuation d’hier. Avec ou sans le capitalisme ?

     


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  •  par Claude Sutren

     

    J'ai visionné une interview récente d Etienne Klein, Physicien et Philosophe des Sciences. Voici mes notes prises en regardant la vidéo d'une heure.

     

    Une crise, 3 fracas :

     

    Espace et temps

    o   Le confinement où suis-je ? où je voudrais être ?

    o   Le confinement : je m’adapte mais il ne faut surtout pas s’y habituer.

    o   Le temps : nous sommes des êtres ‘’dans le temps’’ (naissance, vie, mort) : quel jour est-on ?, quelle heure est-t-il ?

    o   Certains ont pratiqué l’exode pour se ‘’prémunir’’.

    o   Nous nous découvrons dépendants du socle biologique (alors que l’on se pensait simplement ‘’connecté’’).

    o   Nous sommes enfermés mais nous parlons du Monde de demain. (Presse, Médias, Amis,…).

    o   Les Masques : citation d’’Antoine Artaud ‘’Une épidémie fait tomber les masques !’’

    (dans ‘’Le théâtre et son double’’ la citation exacte est : ‘’L’action du théâtre, comme celle de la peste est bienfaisante, car poussant les hommes à se voir tels qu’ils sont, elle fait tomber le masque, elle découvre le mensonge, la veulerie, la bassesse, la tartufferie’’).

    o   La pandémie est une expérience culturelle unique et universelle qui oblige à se ‘’repenser’’ : L’Humanité est rassemblée dans le même souci.

    o   Qui vit le mieux le confinement ? Les hyperactifs ou les autres ?

    o   Les dépressifs vivent l’expérience plutôt mieux !

    o   L’épidémie est un chalumeau qui vient brûler nos convictions…

    o   Est-ce que nous savons ?,

    o   Qu’est-ce que nous voulons ?

    o   Qu’est-ce que nous apprenons ?

    Les data : ils sont nécessaires pour établir des statistiques. Mais nous sommes abreuvés de chiffres chaque jour. 

    La tentation est forte de créer des ‘’liens logiques’’ immédiats.

    Exemples :

    • Plus de mortalité dans un pays ? Les ‘’explications’’ fusent immédiatement
    • Les fumeurs seraient moins atteints ? : E. Klein a constaté le lendemain la queue chez un buraliste pour acheter du tabac !
    • Il attire l’attention sur la différence entre ‘’corrélation’’ et ‘’causalité’’ : ·         Si on voit des grenouilles après la pluie, ça ne veut pas dire qu’il pleut des grenouilles !·         Coluche disait : n’allez pas à l’hôpital, on y meurt 10 fois plus qu’ailleurs !

    Il est important de communiquer sur les statistiques pour mieux faire comprendre la situation. Mais il faut aller au plus pédagogique : 

    Exemple d’Angela Merkel qui a décrit à la télé le facteur de contagiosité Ro : si > 1 l'épidémie s’étend, si < 1 l'épidémie régresse (d’où le confinement éventuel).

     

    Avenir, Futur 

    o   E. Klein s’est penché sur le confinement des détenus en prison : A force de buter sur le mur on a du mal à se projeter dans le futur. Il n’a pas réussi à comprendre comment on ‘’tient’’ en prison…

    o   La Société ‘’tient ‘’ parce que ‘’Certains’’ nous ‘’approvisionnent’’ :

    o   La Presse :

    • il y a 2 mois : place aux Colapsologues, et infos du présent,  le futur ( ?) on verra bien.
    • Aujourd’hui : Cette catastrophe nous permet de réfléchir et d’envisager le Monde d’après. 

    Ceci réactive l’idée de Progrès (pas l’utopie), de façon attractive.

    o   Se mettre à croire (vraiment) aux choses connues avant et que nous faisions semblant de ne pas croire.

    o   Il sera intéressant de repenser certains schémas et par exemple, supprimer certaines dépendances industrielles.

    o   Il faudra un retour aux ‘’ingénieurs’’ pour ‘’créer’’ plutôt que ‘’manager’’.

    o   Vivre cet épisode comme une parenthèse ou redémarrer avec ce en quoi on croit le plus, conforme à ce que l’on souhaite.

    o   Peut-on mieux découvrir nos ‘’racines’’ : la campagne c’est mieux que la ville, où le contraire ?

    o   Mais la peste, ça s’oublie : la vie d’avant peut être reprise avec plus de frénésie !

    o   Si (quand) les tests arrivent on pourra ‘’individualiser’’ les libertés : comportement individuel adapté aux risques connus pour chacun ;

    o   Cette épidémie est une rupture inédite dans nos vies. Elle marquera dans l’esprit des jeunes générations qui s’en souviendront longtemps.

     

    Rapport à la Science

     

    Comment fonctionne la relation ‘’Politique   ç==è  Science’’ en cas d’urgence ?

     

    D’un côté les Scientifiques : Qu’est-ce qui se passe ? è Recherches (protocoles, expériences, analyses,…). 

    On sait ça, on ne sait pas ça, on est sûr, pas sûr, etc.

    Les Politiques mettent la pression sur les Scientifiques, car eux ‘’doivent’’ prendre des décisions.

    Le Conseil Scientifique va se positionner comme un ‘’phare’’, indiquant une direction et où sont les écueils.

    ð  Les Politiques sont amenés à prendre des décisions en ‘’méconnaissance’’ des choses !

                Ils doivent ‘’trancher’’ en tenant compte de domaines connexes :

    o   Confinement (durée)

    o   Santé psychique de la population

    o   Répercussions sur l’Économie,

    o   etc.

     

    L’Effet de Surconfiance : mis en évidence en 1999 par les psychologues Dunning-Kruger, 

    il décrit un ‘’biais cognitif’’ selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leurs compétences. (déjà mis en évidence par Aristote !).

    Pour savoir qu’on est incompétent, quand on est incompétent , il faut être compétent !

     

    Le Français a donc 2 métiers : le sien + épidémiologiste

    La tentation sera forte de tenir un ‘’discours de Sachant’’ alors qu’on est incompétent :

    ·         ‘’Je ne suis pas médecin mais…’’

    ·         Avec le ‘’Bon sens’’ comme critère de jugement…

    ·         Et donner du sens à ce qui n’en a pas : théorie du complot, fake news, etc.

     

    Les résultats de la science demandent une ‘’argumentation’’ (découvertes, expériences, résultats, etc.).

    Dans les ‘’réseaux sociaux’’, on n’argumente pas, on défend avec force son ‘’point de vue’’.

    J’ai le droit de dire simplement ce à quoi je crois. ‘’Je crois que la Terre est plate’’ et vous êtes priés de ne pas m’agresser.

    Trump en est la caricature : Je n’y connais rien, mais ‘’J’ai l’instinct du virus’’.

    Ce n’est pas un menteur (un menteur sait qu’il ment), il est indifférent à une démarche ‘’argumentée’’. 

    ’’Il faut se désinfecter, alors buvez ou injectez-vous du désinfectant’’ !

    Cela cadre avec le mythe du ‘’Cowboy’’ typique chez les Républicains américains. Je tire d’abord, on verra après…

    Isaac Asimov, en 1964 puis 1984, s’était amusé à décrire le futur à 50 ans. Une de ses ‘’prédictions’’ était : 

    l’Amérique va bientôt célébrer le culte de l’ignorance’’ !

     


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